Due-All est le projet de deux musiciens qui se connaissent depuis plus de 15 ans mais qui n’avaient jamais joué ensemble avant le premier confinement de mars 2020. Issus de deux mondes sonores éloignés et de pratiques musicales diamétralement opposées, il a fallu une certaine dose de hasard, d’alignement de planètes et de formules occultes pour que ces deux-là échangent plus que des saluts, des apéros et des comptes-rendus de parents d’élèves…
Le Groove, décliné en Acid Jazz, Blues Electro ou Funktronica, est le centre de gravité autour duquel le dipôle Due-All orbite à un rythme soutenu. Les sons qui texturent les compositions sont issus des cinq dernières décennies. Le saxophone bien-sûr, délicatement ciselé sur plusieurs couches d’un polish oscillant entre un jazz taillé au cordeau et des barrissements inarticulés, des beats, entamés en rock binaire à la TR909 pour finir sur des charlestons syncopés, des claviers enfin, seventies à l’envie, à base de Fender Rhodes, Clavinet et Solina.
Gulliver Allwood a étudié la musique à l’âge de 5 ans en commençant par le violon, il a ensuite enchaîné avec le saxophone à 12 ans
À 20 ans, ayant joué une grande partie du répertoire classique orchestral, musique de chambre et avoir participé à des tournées internationales avec les chefs d’orchestre renommés, il s’est focalisé sur le saxophone et la musique non-classique, d’origine Africano-Américaine.
Un déménagement de Londres à Paris le met en contact avec la diaspora des musiciens américains, avec lesquelles il apprendre le « métier » ainsi que certains styles en tant que « disciple » avec quelques Maîtres de l’art, notamment Archie Shepp, Stephen McCraven (batteur de Archie, Sam Rivers, Marion Brown..) Ed Byrne (Tromboniste ayant travaillé avec Billie Holliday, Eddie Palmieri, Brecker brothers…) Dave Meuhsam (étudié avec Yusef Latif for 15 ans, et Barry Harris) Toby Kasavan (pianiste avec Wilson Pickett, Willi Bobo), Big Joe Turner, Little Joe Burton (Ex-BB King) Chris Dailey McCraven, et Juju Child, parmi d’autres.
S’ensuivent 9 ans de tournées en Europe et aux US avec le bassiste/compositeur/chanteur d’Alabama, Fred Clayton, deux albums en sont sortis, suivis par 4 ans avec le bassiste légendaire du blues Big Joe Turner and the Memphis Blues Caravan
(Big Joe était bassiste avec BBKing, Albert King et les Coasters, avant de poursuivre sa carrière solo. Gulliver considère ces années avec Big Joe comme » école de blues ultime ».
Michel Rodriguez a humblement commencé la musique sur un orgue Bontempi offert par ses parents pour ses 10 ans. Il s’acharne alors a reproduire la musique qu’il écoute, principalement à la télévision ou au cinéma.
Son bac en poche il rejoint la fac et un groupe de sa banlieue natale qui lui fait découvrir le rock progressif, les morceaux à rallonge et les les sons des années 70. Après ces premiers émois, il persiste en jouant dans tous les groupes voulant bien de lui, ce qui lui permet de développer un certain éclectisme, en enchaînant les reprises de rock FM, la variété espagnole ou en se frottant au blues de New-Orléans en rejoignant les « Black Bones » de Freddy Lawson.
La vie prend ensuite un rythme plus classique où la musique n’est plus jouée mais simplement écoutée, jusqu’à ce qu’en 2019, un ami lui propose de rejouer un ancien morceau.
Les synthés sont alors descendus du grenier familial, s’y ajoute un arsenal moderne d’ordinateurs gorgés de samples et d’émulateurs des claviers de légendes des années 70…